20 septembre 2023

Cinq questions sur la sobriété énergétique de l’immobilier tertiaire

RSE/Développement durable

Si l’hiver 2022-2023 s’est bien passé, les enjeux de sobriété énergétique s’inscrivent dans un contexte plus global de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’Association des directeurs immobiliers (ADI) est engagée depuis 2011 sur ce sujet. Elle accompagne à la fois la puissance publique dans la co-construction de la réglementation et ses adhérents dans la définition d’une trajectoire ambitieuse et soutenable.

1/ Pourquoi la sobriété énergétique est devenue un enjeu majeur aujourd’hui ?

Il aura fallu « un choc » pour prendre conscience de la nécessaire maîtrise de nos consommations énergétiques. Et même plusieurs. Les chocs pétroliers des années 1970 ont provoqué une première et large prise de conscience de tous les acteurs jusqu’au grand public. Ils ont été à l’origine des premières réglementations visant à un usage maîtrisé de l’énergie, par exemple la première réglementation thermique de 1974 … et de la création d’un des ancêtres de l’ADEME, l’Agence pour la maîtrise de l’énergie en 1973.

Bien que depuis, il y ait eu d’autres crises et que la réglementation n’ait cessé de se densifier et de se renforcer, la conscience de la nécessité d’être sobre en énergie s’était quelque peu étiolée, du fait de l’abondance et de prix modérés, qui, sauf exceptions, pesaient relativement peu dans les comptes des entreprises par rapport à d’autres charges.

La crise de l’hiver dernier a redonné de la vigueur à ce sujet global, en raison de la conjonction d’une série d’évènements engendrant une pénurie conjoncturelle sur presque toutes les énergies et des signaux prix particulièrement forts.

Depuis quelques années, la perception de plus en plus prégnante des effets du changement climatique a provoqué également une prise de conscience concernant l’effet des consommations énergétiques sur les émissions de CO2. En conséquence, la sobriété est devenue aussi un des leviers pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Rappelons ici que la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050, un objectif inscrit dans la Stratégie nationale bas carbone de l’Hexagone.

2/ Que fait l’Association des Directeurs Immobilier pour contribuer à l’atteinte de l’objectif de sobriété ?

L’Association des Directeurs Immobiliers (ADI) regroupe les directeurs et responsables immobiliers des entreprises publiques et privées françaises. Elle compte aujourd’hui près de 400 adhérents.

L’ADI s’est impliquée très tôt dans toutes les problématiques RSE avec notamment la création d’une commission RSE en 2011. Cette commission a pour vocation de :

Au fil des années et au travers de ces différents groupes de travail, l’ADI a eu à cœur d’injecter un maximum de pragmatisme dans les textes ouverts à la concertation pour un maximum d’efficacité au profit d’objectifs cruciaux en matière de sobriété énergétique et de décarbonatation.

3/ Comment définir une trajectoire ambitieuse et soutenable ?

Il est extrêmement important de mobiliser tous les acteurs et, pour ce faire, de définir des trajectoires, certes ambitieuses, mais aussi soutenables, faute de quoi certains acteurs pourraient être découragés et perdus pour cette cause nationale et mondiale.

Dans cette logique, depuis 2011, l’ADI a notamment été – et est toujours – très impliquée dans la construction et les évolutions du fameux décret tertiaire, aujourd’hui nommé Dispositif Eco Energie Tertiaire.

Outre tout le travail en amont, l’ADI produit des guides thématiques à l’intention de ses membres pour s’engager dans les démarches nécessaires pour mettre en oeuvre des démarches de sobriété énergétique dont vous trouverez quelques exemples en illustrations.

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L’ADI organise également des petits déjeuners ou des dîners faisant intervenir des experts d’horizon variés (ADEME, IFPEB, OID, CODA Stratégies). C’est aussi l’occasion de partager l’expérience de certains de ses membres, parmi les plus engagés dans ce type de démarches, pour à la fois renforcer la prise de conscience et partager quelques bonnes pratiques.

4/ Comment mettre en place des premières actions de sobriété ?

Au tout début de la crise énergétique de 2022, l’ADI a également conçu un guide synthétique et des outils de communication pour faciliter l’identification et la mise en place des premières actions de sobriété permettant la réalisation de réduction rapide des consommations, dont vous trouverez quelques exemples ci-dessous.

kit sobriete
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Il ressort clairement des analyses et travaux de l’ADI que face à des enjeux clés pour l’humanité, la sobriété énergétique nécessite la mobilisation de tous les acteurs. Pour l’immobilier tertiaire, cela signifie : du propriétaire au résident, en passant par l’asset manager, le property manager, le ou les facility managers.

5/ Et pour l’hiver 2023-2024, on fait quoi ?

Il est également important que l’Etat poursuive ses actions de communication grand public pour donner du sens et aider à faire admettre des mesures efficaces mais pas toujours très appréciées des occupants des immeubles. Nous pensons, par exemple, à l’ajustement des températures ambiantes à 19°C en hiver et 26° en été.

L’hiver 2022-2023 a été exemplaire. Grâce à la mobilisation de tous (tant du côté consommation que production d’énergie) il n’y a eu aucune rupture d’approvisionnement ni même de jour d’alerte Ecowatt Rouge. Attention : ce succès ne doit pas nous griser ni nous inciter à relâcher notre engagement. Les enjeux vont bien sûr bien au-delà du passage d’un hiver : nous devons tendre vers une économie plus sobre et neutre en carbone !

Magali Saint-Donat
Présidente de la commission RSE de l’ADI

Aller plus loin en découvrant les bonnes pratiques de l’hiver 2022-2023
Pour aller plus loin, vous pouvez prendre connaissance du rapport intitulé « Accélérer et pérenniser la sobriété énergétique des bâtiments tertiaires – Retour sur l’hiver 2022-2023 et facteurs clés de succès » piloté par le Plan Bâtiment Durable et l’ADEME et réalisé par l’Observatoire de l’immobilier durable et l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment.

Ce rapport – disponible en intégralité et synthétisé – a permis de mieux identifier les expériences, les défis et les bonnes pratiques rencontrés par les acteurs du bâtiment tertiaire en matière de sobriété énergétique l’hiver dernier. Il a abouti sur la formulation d’un ensemble d’actions pour mieux outiller les acteurs du secteur dans leur démarche de sobriété.

Retrouver le rapport en cliquant-ici.

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