Florence Peronnau, Directeur immobilier de Sanofi, pilote depuis juillet 2013 le groupe de travail sur les friches industrielles et urbaines.
1/ Comment et pourquoi est né ce groupe de travail ?
La démarche que nous avons engagée est née des multiples problématiques, liées à la valorisation de sites industriels ou urbains dont l’activité a cessé et se trouvant sous la responsabilité de directeurs immobiliers.
De la complexité des sujets à traiter, du sentiment d’impuissance devant certains blocages après une période de deuil nécessaire, de la fatale confrontation de visions divergentes entre collectivités locales et propriétaires fonciers, de temporalités différentes, la réalisation d’un état des lieux de ce sujet aux facettes multiples nous est apparue utile, tout en introduisant des analyses et des éclairages très divers, pour proposer une méthode de travail et le ou les chemin(s) qui conduirai(en)t à optimiser le temps de la mutation.
Convaincue que l’ADI a cette position à défendre, j’ai proposé à des adhérents de produire, sur la base de leurs expériences, des aides méthodologiques à destination de l’ensemble de la profession, mais aussi une véritable réflexion qui, du point de vue de l’entreprise, contribue à l’aménagement des territoires.
A ce titre, il est légitime que l’ADI – en tant qu’organisation professionnelle fédérant 400 membres parmi les plus grandes entreprises françaises et consolidant plus de 350 millions de m² – se saisisse de ce sujet. Notre approche est inédite, en ce qu’elle opère un décryptage panoramique du sujet. Elle est également très large, ouverte et nous l’espérons créative car elle prétend consolider le regard de nombreux experts, qu’ils soient urbaniste, géographe, élu, architecte, paysagiste, historien, artiste, etc…
2/ A l’occasion de ce travail, quels sont les éléments qui vous ont le plus étonnée ?
Tout d’abord, l’intérêt que le thème a suscité et que l’on mesure tant à la qualité de nos partenaires et à l’investissement sans faille des membres du groupe de travail. Nous avons en effet constaté avec joie, une participation active de tous les membres durant les 18 mois de la démarche. Cette participation est le gage que nous ne nous sommes pas trompés en choisissant ce sujet d’étude, primordial dans la vie professionnelle des Directeurs immobiliers. Elle est aussi la garantie d’une réflexion menée par des Directeurs immobiliers eux-mêmes.
Sur le fond, ce qui m’a finalement le plus surprise, c’est la quantité et la diversité des sujets que nous avons évoqués. Nous sommes partis de la conviction que la concertation avec l’ensemble des acteurs des territoires et la responsabilité sociétale de l’entreprise face à ces enjeux étaient les fils rouges de tout projet de reconversion. La richesse des thèmes traités et la diversité des expertises nécessaires à la mise en œuvre de ces projets nous confortent dans l’idée du rôle de coordonnateur que joue le Directeur immobilier pour piloter ces reconversions.
De nos échanges, il ressort un travail riche et méthodologique qui permettra sans doute une plus grande anticipation avec l’ensemble des parties prenantes et nous l’espérons fortement, un taux de réussite des projets beaucoup plus important.
En effet, l’action curative n’est jamais aussi efficace que les projets conçus en anticipation dans un dialogue ouvert et construit.
3/ Pensez-vous que ce travail va impacter les professionnels de l’immobilier que sont les Directeurs immobiliers ?
Comme je le disais cette étude est absolument inédite et extrêmement complète par les différents points de vue qu’elle consolide. Nous avons pensé un ouvrage pratique à plusieurs entrées et niveaux de lecture : c’est à la fois une aide concrète pour les praticiens qui trouveront les réponses en se plongeant dans les trois chapitres thématiques et un guide méthodologique.
C’est aussi, une réflexion portée sur la reconversion, l’aménagement du territoire et la place de l’entreprise dans notre société. En ce sens, l’étude s’adresse à une cible plus large que le seul cercle des Directeurs immobiliers.
L’étude contribue, par son contenu et sa capacité réflexive, son originalité, à positionner plus encore notre profession. Elle laisse entrevoir une autre approche de notre métier qui est à la fois chef d’orchestre et coordonnateur à l’intérieur de l’entreprise et, en externe, avec les acteurs des territoires.
Au-delà, cet ouvrage de référence confirme la position de l’ADI comme interlocuteur incontournable et reconnu sur des questions qui touchent de près ou de loin l’immobilier.