Les Trophées 2025 : un palmarès engagé et solidaire

16 Juil 2025 | Métier/Fonction immobilière

Le 4 juin dernier, l’ADI a dévoilé les lauréats de ses Trophées 2025, qui distinguent des femmes et des hommes visionnaires, des projets innovants et des actions à fort impact sociétal. Chaque année, ces prix incarnent la richesse et la diversité d’une profession en pleine mutation, au coeur des enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

Plus de 20 ans après la première édition, les Trophées de l’ADI surprennent toujours ! Ils permettent d’ailleurs de mettre en lumière toute la chaîne de valeur immobilière et d’affirmer une vision d’un immobilier ouvert, résilient et engagé.

Rappelons‐le, cette année et pour la première fois, l’ADI a confié la présidence de son jury des Trophées à Yann Krysinski, Directeur général de la SOLIDEO – Société de livraison des ouvrages olympiques. Personnalité clé dans la construction et l’héritage des infrastructures des Jeux Olympiques de Paris 2024, il était accompagné d’un jury paritaire et représentatif de la filière immobilière.

Trophée du Directeur Immobilier

ALAIN RESPLANDY‐BERNARD, DIRECTEUR DE L’IMMOBILIER DE L’ÉTAT

Alain Resplandy‐Bernard est depuis plus de cinq ans à la tête de la Direction de l’immobilier de l’État, dont il a pris la direction en février 2020.

Diplômé d’HEC et de l’ENA, il considère ses missions comme plurielles. Acteur engagé de la transformation de l’action publique, il veille à ce que la mise à disposition d’un outil immobilier performant, adapté aux besoins des administrations, reste soutenable pour les finances publiques. Il impulse un immobilier de l’Etat plus sobre, plus durable, plus attractif, et pleinement aligné avec les défis environnementaux, budgétaires et sociaux.

en savoir plus sur lui

Compte‐tenu de l’ampleur et de l’implantation sur tout le territoire du parc immobilier de l’État – environ 195 000 bâtiments pour 97 millions de m² occupés, il joue un rôle clé dans la transformation urbaine et la transition écologique du pays :

  • 4,4 Mds€ ont été investis depuis six ans par l’État, pour économiser 1,3 TWhef d’énergie par an (soit la consommation annuelle des ménages d’une ville de 300 000 habitants) ;
  • et éviter 375 000 teqCO2 d’émissions de gaz à effet de serre (soit 43 000 fois le tour de la Terre en voiture thermique).

Magistrat à la Cour des comptes depuis sa sortie de l’École nationale d’administration en 1998, Alain Resplandy‐Bernard a également occupé, pendant trois ans, les fonctions de commissaire aux comptes de l’ONU et de l’UNICEF à New‐York. A son retour en France, il est nommé conseiller du Premier ministre, en charge des sports, du tourisme et du logement. Il exerce ensuite les fonctions de directeur général délégué du CNRS. Il y pilote les finances, les ressources humaines, les systèmes d’information, l’immobilier et les achats.

Également ancien directeur général de la Fédération Française de Football et vice‐président Audit, Finance et Evaluations de la conformité et des risques de Thalès, Alain Resplandy‐Bernard a été directeur général délégué puis PDG par intérim du Pari mutuel urbain (PMU) de 2015 à 2018. Il est directeur de l’immobilier de l’État depuis février 2020.

Dans le secteur public comme dans le privé, les directeurs immobiliers font face à des défis convergents : accompagner, voire promouvoir les nouvelles formes d’organisation du travail, optimiser les coûts de la fonction immobilière, piloter la transition environnementale, ou encore intégrer les impacts du numérique. Ils sont devenus des acteurs clés des grandes orientations stratégiques de leur organisation. La sphère étatique n’échappe pas à cette évolution. Depuis plus de cinq ans, j’ai pu vivre et même conduire cette montée en puissance de la fonction immobilière au coeur de la transformation de l’État.

Trophée Espoir

Caroline Jouandou, Responsable pôle projets tertiaires ‐ MACIF

Caroline Jouandou incarne une nouvelle génération de professionnels engagés et inspirants. Le jury a été séduit par un parcours international remarquable, une capacité à conduire le changement, une vision à 360° mêlant stratégie et opérationnel, et une attention sincère portée aux équipes.

Parmi ses réalisations, Caroline a participé au projet Ambition Campus : démarré fin 2022, ce programme couvre 3 objectifs ambitieux : moderniser le lieu de travail, regrouper les équipes par métier et créer un sentiment d’appartenance au Campus de la Macif situé à Niort (79). Ce projet, qu’elle a structuré en 4 volets, couvre 30 bâtiments, soit 85 000 m², qui hébergent 4 500 occupants. Les bâtiments sont répartis à travers la ville en 6 quartiers déployés 4km².

Caroline a aussi participé à la stratégie et à l’image de marque immobilière de l’entreprise. A ce titre, Elle a dirigé la création et la mise à jour du guide d’aménagement, en s’appuyant sur les retours d’expérience. Elle a également travaillé sur l’identité de la marque pour harmoniser les projets à l’échelle nationale.

en savoir plus sur elle

Parcours professionnel

  • Depuis avril 2020 : Chef de projets immobiliers tertiaires puis responsable pôle projets tertiaires depuis 2023 – MACIF Direction Immobilier et Environnement de Travail
  • 2016/2020 : Chef de projets puis responsable du département ‐ Arcadis département Business Advisory
  • 2012 / 2016 : Consultante en stratégie immobilière Parella

Formation

  • ESSEC Business School – Paris/Singapour
    Mastère Spécialisé ‐ Strategy and Management of International Business (2011‐2012)
  • ESTP – Ecole Spéciale des Travaux Publics ‐ Paris
    Ingénieur ESTP ‐ (2008‐2011)

Trophée RSE – La good initiative

Bureaux du Coeur 

Les bureaux ne sont utilisés que 30% du temps. En France, 350 000 personnes sont sans domicile fixe. C’est de ces deux constats qu’est née, il y a cinq ans, l’association Les Bureaux du Coeur.

« L’idée est simple » rappelle Mahaut de Fougières, Responsable développement Nord, « permettre à des gens de dormir dans les locaux restés vacants le soir et le week‐end ». Ces « invités », comme ils sont appelés, doivent répondre à plusieurs critères : être seul, en situation régulière ou en passe de le devenir, ne présenter aucune addiction et être engagé dans une démarche de réinsertion. Des profils soigneusement sélectionnés par des associations partenaires. Et c’est ainsi qu’actuellement trois cents entreprises ouvrent leurs portes quotidiennement. 

en savoir plus sur eux

Des propriétaires et des assureurs faciles à convaincre

Entre temps, un membre des Bureaux du Coeur visite les locaux afin d’identifier les espaces possiblement aménageables en chambre provisoire : une salle de réunion facilement transformable, un bureau ou une salle de sport inutilisés…Il vérifie également s’il y a tout le nécessaire frigo, micro‐ondes ou plaques de cuisson, toilettes, canapé ou matelas, une douche mais qui ne revêt pas de caractère obligatoire. Puis une première rencontre a lieu entre l’hôte, l’invité, l’association et les Bureaux du Coeur. « L’entreprise peut alors si elle le souhaite refuser d’accueillir la personne qui lui est présentée et l’invité peut également choisir de ne pas s’y installer » précise‐t‐on du côté des Bureaux du Coeur. Ensuite, il faudra peut‐être convaincre son propriétaire mais pour cela Sabine Brunel, directrice Immobilier chez Axa France a trouvé la parade : « il faut simplement dire que ce n’est pas une zone d’habitation, qu’on ne transforme pas les lieux en créant une cuisine ou une salle de bains par exemple et que c’est temporaire ». Et enfin se rapprocher de son assureur « Cela peut prendre du temps » convient Damien Cros de chez Khardam « mais comme les bureaux du Coeur ont déjà rédigé un article additif au contrat avec Axa, c’est assez facile ». Allianz, La Maif et Generali l’ont elles aussi ajouté. Une fois l’accueil débuté, qui peut durer de trois à six mois, un point mensuel est prévu entre l’hôte, l’invité, les Bureaux du Coeur et l’association partenaire. Et ça marche. Après un premier accueil 95 % des entreprises retentent l’aventure.

Delphine Picard a reçu, au nom de Bureaux du Coeur, le trophée RSE‐La Good Initiative.

Trophée Innovation : renforcement de la biodiversité

Beeodiversity

Alors que plus de 80% des habitats européens sont en mauvais état, BeeOdiversity propose une solution inédite : utiliser les abeilles comme capteurs naturels pour évaluer la biodiversité locale avec une précision de 10 mètres. Une innovation enthousiasmante, au service des directions immobilières en quête de solutions concrètes pour mesurer l’état des sols afin de déployer des mesures correctives d’amélioration.

QUESTIONS À CHAMAÏ WINOGRAD,DIRECTEUR MARKETING DU BUREAU D’ÉTUDES BELGE BEEODIVERSITY
Quelles sont les innovations apportées par BeeOdiversity ?

L’un de nos co‐fondateurs, Dr Bach Kim Nguyen, est un expert international de la problématique de la mortalité des abeilles. En analysant leur pollen, il a développé un protocole pour évaluer l’environnement et donner aux acteurs publics et économiques les moyens de contribuer à la préservation du vivant. Une de nos solutions, le BeeOmonitoring, permet de reconstituer la palette végétale existante sur un site et d’identifier et mesurer les polluants présents. Des apiculteurs partenaires installent des ruches puis récupèrent une petite partie du pollen qui est ensuite analysé. Des milliards d’échantillons sont ainsi collectés par les abeilles chaque année, une colonie d’abeilles domestiques couvrant 700 ha, soit 1,5 km autour de la ruche.

En quoi la biodiversité s’améliore grâce à vos services ?

Côté biodiversité, nous observons des augmentations jusqu’à 400%. Par exemple, à Berlin, suite à la réhabilitation d’une friche industrielle du groupe Siemens et nos recommandations sur la gestion des espèces invasives et la plantation d’espèces natives adaptées au site, nous avons constaté une amélioration de la qualité de la flore, avec davantage de plantes sauvages et un meilleur apport nutritionnel. Notre solution permet aussi de repérer les pollutions agricoles ou industrielles : pesticides, nitrates, dioxine, métaux lourds, HAP ou PFAS (1). Ainsi nous avons identifié une pollution aux métaux lourds dans un port en Belgique. Notre intervention aux côtés de la municipalité et l’action des autorités portuaires a permis de la réduire significativement. Beaucoup de nos clients choisissent de partager ces données avec leurs parties prenantes (des pouvoirs publics aux agriculteurs, en passant par les associations) pour apporter des réponses collectives aux problèmes identifiés. Nous intervenons alors pour co‐construire des solutions adaptées à la réalité des territoires.

Pourquoi votre solution peut être utile pour les directeurs immobiliers ?

En favorisant la biodiversité sur leurs sites, nos solutions permettent aux promoteurs et aux gestionnaires de conjuguer valeur environnementale, sociétale et économique. L’obtention des permis est plus facile pour les acteurs qui s’appuient sur des démarches certificatives comme BREEAM, LEED ou la labellisation BiodiverCity. Ces certifications renforcent d’ailleurs la valeur intrinsèque des biens et leur attractivité pour les acheteurs et les occupants.

Votre solution n’est‐elle pas toxique pour les abeilles ?

Le BeeOmonitoring est non intrusif. En outre, les abeilles domestiques sont moins sensibles aux polluants que les abeilles sauvages et s’adaptent très bien aux milieux urbains.

Quelles sont vos perspectives d’évolution ?

En 2024, nous avons mené plus de 100 projets de BeeOmonitoring dans 23 pays. Notre laboratoire a lancé plus de 2 000 analyses, identifiant les polluants et plus de 16 000 espèces végétales, y compris des espèces exotiques envahissantes sur 43% des sites étudiés. Nous poursuivons notre développement à l’international et menons depuis début 2025 des projets dans trois nouveaux pays (Canada, Mexique, Côte d’Ivoire). Nous venons également d’obtenir la labellisation GreenTech Innovation portée par le Commissariat général au développement durable en France. Sur le plan de nos offres, nous lançons une plateforme biodiversité qui combine nos solutions de biosurveillance fondées sur la nature aux technologies avancées d’IA et d’imagerie satellitaire pour aider les organisations à prioriser leurs sites, centraliser leurs données et proposer des actions adaptées.

Valérie Fobe, BeeOdeveloper Commercial & France a reçu le trophée Innovation de l’ADI le 4 juin dernier pour représenter cette entreprise Belge.

Les trois autres finalistes

  • The Climate Company : L’IA & les données satellitaires pour anticiper les risques climatiques et déployer des solutions d’adaptation.
  • Tetris Re‐Use : Une marketplace pour le réemploi de mobilier et des équipements, lors d’un déménagement ou de projets de rénovation.
  • Myre : Une plateforme de gestion des données financières immobilières pour les bailleurs et les grands utilisateurs.

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