20 février 2023

LE PORTRAIT DE … PHILIPPE PELLETIER

20 février 2023 | Métier/Fonction immobilière

Avocat honoraire, ancien chargé d’enseignement à l’Université de droit de Paris-2, Philippe Pelletier est l’auteur de rapports publics relatifs à la question du logement et de l’urbanisme. Après avoir été président de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi), puis de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), il a été nommé en 2009 par le gouvernement président du Plan Bâtiment Durable. Membre du Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE), Philippe Pelletier préside le directoire de la fédération Habitat et Humanisme et le Conseil de développement de la Métropole du Grand Paris. Il est auteur ou co-auteur de divers ouvrages dont les plus récents sont : Traité des baux d’habitation et professionnels (Le Moniteur, 2021), L’habitat choisi (Edition PC, 2022), le Plan Bâtiment Durable (Le Moniteur, 2022). 

Jouer collectif pour l’environnement, mon leitmotiv depuis plus de 15 ans

Par lettre de mission en date du 29 novembre 2022, adressée par les directrices des cabinets de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et du ministre délégué chargé de la ville et du logement, Olivier Klein, vous avez la charge de piloter le suivi du plan de sobriété énergétique et de préparer, pour mi-mars, le deuxième plan permettant « de faire le bilan de l’application du premier plan de sobriété et d’en sortir toutes les leçons pour pérenniser les réductions de consommation énergétique sur le long terme. » Explications

Philippe Pelletier

Qu’est-il attendu du plan bâtiment durable ?

Ma lettre de mission est claire :

Depuis son lancement en 2009, le plan bâtiment durable mobilise les parties prenantes des filières du bâtiment et de l‘immobilier, pour faire progresser la transition énergétique du secteur, et faire émerger des solutions dans les champs de la construction et de la rénovation. Notre positionnement a toujours été d’être l’interface entre les pouvoirs publics, au plan national et territorial, et les acteurs privés, maîtres d’ouvrage et opérateurs, pour favoriser la mutation du secteur au regard de la transition écologique.

Plus encore, il nous faut assurer l’implication dans la durée des acteurs, favoriser la mise en place d’actions communes et piloter le suivi des mesures de sobriété énergétique du secteur. Moteur dans la prise de conscience des enjeux environnementaux, le Plan bâtiment durable fédère et aligne les acteurs sur des intérêts communs.

C’est aujourd’hui une instance légitime, reconnue de tous je crois, qui saura rapidement partager les objectifs de sobriété et consolider les initiatives, comme aider à construire des plans sectoriels incluant l’appui à l’identification et à la mise en place d’indicateurs de suivi, le recensement et la diffusion des expériences.

Quels sont les objectifs fixés et les prochaines étapes ?

Le plan actuel de sobriété énergétique, lancé en octobre 2022, constitue une première étape réussie vers la réduction de 40 % de la consommation d’énergie d’ici 2050 et la neutralité carbone qui supposent de transformer durablement nos habitudes et nos comportements.

Vouloir atteindre une diminution de 10% d’ici 2024, c’est la force du collectif qui nous permettra d’y parvenir ! Il faut, en effet, bâtir collégialement le nouveau plan de sobriété attendu courant mars. Avec l’appui de l’ADEME et de pilotes issus de la filière, nous voulons rapidement

  • identifier et diffuser les bonnes pratiques issues de la mise en œuvre du premier plan de sobriété ;
  • fédérer les acteurs autour d’objectifs communs afin de pérenniser les réductions de consommation énergétique sur le long terme ;
  • articuler et suivre la mobilisation des acteurs dans le temps ;
  • identifier des leviers supplémentaires et réfléchir à des indicateurs de suivi des démarches.

Le champ est vaste ! Très concrètement, comment allez-vous structuré les travaux ?

Vous avez raison, les ambitions sont à la hauteur de l’urgence qui s’impose à nous d’autant que les acteurs concernés sont d’une extrême diversité. Notre démarche vise à couvrir l’ensemble duchamp. Aussi, pour construire ce deuxième plan de sobriété, les travaux seront organisés autour de groupes de travail techniques.

Un premier groupe de travail technique piloté par l’ADEME et animé par l’Ifpeb et l’OID collectera les retours d’expérience des acteurs sur les actions de sobriété énergétique mises en place et les économies réelles engendrées. Le traitement des données issues de cette collecte permettra de mesurer l’efficacité réelle des mesures et d’identifier des bonnes pratiques mises en œuvre afin d’outiller utilement les acteurs dans la réalisation du second plan de sobriété. Cette action répond à l’attente de la filière de bénéficier de chiffres harmonisés qui permettront d’orienter les décisions de sobriété à court et long termes. Les résultats de ces travaux seront valorisés en amont de l’hiver 2023/24 afin de nourrir les stratégies de sobriété de tous.

En parallèle, un second groupe de travail piloté l’ADI et la FEI aura pour objet de valoriser à un rythme régulier les opérations exemplaires recensées. Cet aspect de communication, permettant de mettre en lumière les actions exemplaires, est déterminant pour maintenir la dynamique et entrainer de nouveaux acteurs.

Ces actions sont relativement simples à mettre en place auprès des les propriétaires et utilisateurs de grands parcs immobiliers, mais il ne faut pas oublier que l’activité tertiaire est principalement diffuse. C’est pourquoi nous embarquons dans notre approche les enjeux relatifs au « petit tertiaire » pilotés par La Poste. Nous serons vigilants à la bonne traduction pour le « petit tertiaire » des actions proposées par les groupes de travail et à la diffusion adéquate de la ressource ainsi créée.

Pour conclure, si vous aviez trois expressions au soutien de votre mission, lesquelles seraient-elles ?

Jouer collectif, mesurer l’effort réalisé, s’inscrire dans la durée.

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