D’espace de travail à plateforme sociale : et si nos espaces de travail devenaient progressivement des plateformes de collaboration et de production, à la fois tangibles et sensibles, à l’image de Facebook ?
Des salles “bien équipées” suffisaient autrefois à créer un cadre propice à la productivité. L’aspect matériel reste toujours un facteur de bien être central, mais les entreprises doivent désormais jongler avec d’autres critères moins rationnels – et tout aussi importants : les émotions. Céline Leonardi, Directrice de la Commercialisation de Covivio et Directrice de Wellio, nous rappelle que « l’Homme est un animal social : quand les gens reviennent au bureau c’est qu’ils ont envie de se voir, d’être ensemble ». Est-ce la seule raison pour laquelle nous revenons au bureau ? Nous avons assisté, en cette ère post-covid, à la résurgence d’un des besoins humains les plus essentiels (pyramide de Maslow) : le sentiment d’appartenance. Le bureau est en train de (re)devenir un inévitable territoire de lien social, permettant à chacun d’entre nous de faire corps avec un projet et une équipe.
Des bureaux pensés pour les collaborateurs
Les entreprises l’ont bien compris : leurs employés ont besoin de s’approprier leurs espaces de travail. Cela a été pris en compte par Fastweb qui, lors de la construction de ses nouveaux bureaux, a fait participer 300 de ses employés au travail des architectes. « Ils ont poussé les murs ! Ils ont obtenu des douches dans les bâtiments, ont pu choisir le mobilier… chaque changement a été fait avec la voix des employés » témoigne Luciana de Laurentiis, Head of Corporate Culture & Inclusion chez Fastweb. Les entreprises doivent également ajuster les espaces avec subtilité pour que les employés s’y sentent à l’aise. Ghislain Phan Dinh, Workplace Strategy Manager de Doctolib souligne l’importance des spécificités culturelles : « Entre Berlin et Milan, on n’a pas la même façon d’envisager les espaces collectifs ».
Le bureau, un espace de commun
Le bureau, toujours à l’image de Facebook ou les plateformes sociales au sens large, devient un espace transversal ouvert sur le monde et capable de créer du lien au-delà de ses propres murs. Doctolib, par exemple, fait de ses bureaux des étendards et ouvre ses portes aux praticiens. Des temps d’échange y sont organisés, permettant ainsi aux médecins de rencontrer leurs pairs et les « doctolibers ». Objectif : générer du lien social et renforcer pour tous le sentiment d’appartenance à une communauté. C’est ce que Céline Leonardi appelle « le besoin de désarchipeliser les espaces ». Le bureau peut-il devenir un espace de commun ? Quelles seraient alors les nouvelles limites du bureau ? Pourrait-on encore parler de bureau ?
L’impact social du bureau
Mais au-delà de la définition du lieu, la transformation du bureau en plateforme sociale pourrait amener d’autres interrogations, concernant notamment son impact social. Pour Aurélie Deudon, Co-fondatrice d’Ultra-Laborans : « oui, le bureau est un objet à impact social, dans nos sociétés, dans nos villes, dans nos territoires, et on sait calculer son impact économique ou énergétique. Mais qui saurait aujourd’hui mesurer et valoriser l’impact social du bureau ? » Une réflexion qui pourrait ouvrir un nouveau champ des possibles pour l’analyse et le design des espaces de bureau.
Article proposé par Covivio
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