17 avril 2023

Deux questions à… Alain Resplandy-Bernard

Métier/Fonction immobilière

Alain Resplandy-Bernard, directeur de l’immobilier de l’État depuis février 2020, devient administrateur de l’ADI.

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Magistrat à la Cour des comptes depuis sa sortie de l’École nationale d’administration en 1998, Alain Resplandy-Bernard a également occupé, pendant trois ans, les fonctions de commissaire aux comptes de l’ONU et de l’UNICEF à New-York. A son retour en France, il est nommé conseiller du Premier ministre, en charge des sports, du tourisme et du logement. Il exerce ensuite les fonctions de directeur général délégué du CNRS. Il y pilote les finances, les ressources humaines, les systèmes d’information, l’immobilier et les achats. Également ancien directeur général de la Fédération Française de Football et Vice-Président Audit, Finance et Évaluations de la conformité et des risques de Thales, Alain Resplandy-Bernard a été directeur général délégué puis PDG par interim du Pari mutuel urbain (« PMU ») de 2015 à 2018. Il est parallèlement membre de la Commission nationale d’évaluation des politiques d’innovation.

Vous intégrez le conseil d’administration de l’ADI, essentiellement représenté par l’immobilier privé, quel va être votre apport ?

J’ai la chance d’avoir eu un parcours alternant postes dans le secteur privé (Thalès, FFF, PMU) et public et celle de pouvoir recruter une adjointe ayant 25 ans d’expérience dans le secteur immobilier privé. Je crois profondément à la richesse des échanges entre les deux univers et à leur fertilisation croisée. Si des différences existent (modalités de financement, rythme de la prise de décision, interaction avec les élus, etc.), les enjeux fondamentaux sont très convergents en matière immobilière : transition énergétique, mode de travail hybride, numérique, mais aussi rôle de l’immobilier dans la rétention des talents, insertion des activités dans la ville, etc. Je suis donc très favorable à ce que les acteurs de l’immobilier se confrontent régulièrement avec ceux du privé pour y gagner mutuellement. L’ADI est un de ces lieux où j’espère pouvoir être plus présent. 

Quels sont les enjeux de l’immobilier public ?

Je vois mon rôle comme celui d’un gestionnaire d’actifs qui doit rendre soutenable pour les finances publiques la mise à disposition des administrations d’un immobilier nécessaire à leur mission. Se faisant, il joue un rôle moteur à la fois dans la transformation des modes d’action publique (en liaison avec les directions en charge des RH, SI et conduite du changement) et, compte-tenu de la taille et de l’implantation sur tout le territoire de son parc immobilier, dans la transition énergétique du pays et la transformation de la ville. Le directeur de l’immobilier doit mener ces missions en tenant compte des contraintes spécifiques de la sphère publique et notamment le poids symbolique de l’immobilier de l’Etat (préfectures, ambassades, palais ministériels, monuments historiques). Bref, une mission passionnante !

Je ne suis pas un pur produit des filières immobilières, même si je traitais déjà des sujets de logement au cabinet du premier ministre il y a 20 ans, mais j’ai souhaité relever le défi de la direction de l’immobilier de l’État (DIE) car je suis convaincu que l’immobilier est au cœur de la transformation de l’action publique et notamment de ses enjeux les plus actuels comme la transition environnementale ou les mutations de l’organisation du travail. M’appuyant sur une direction de création très récente (2016), j’ai eu la satisfaction, au cours des trois années écoulées, de voir l’ensemble des chantiers stratégiques de la politique immobilière de l’État s’accélérer massivement. Les enjeux aujourd’hui sont la transition énergétique, l’adaptation aux nouveaux modes de travail et le numérique.

En parallèle, la sauvegarde de notre patrimoine bâti est un autre de mes moteurs. Je m’y investis à titre personnel en restaurant une bâtisse datant du XVIème siècle. J’y travaille professionnellement en tentant de relever un défi très présent dans l’immobilier de l’Etat : comment adapter aux activités de l’Etat au XXIème siècle des monuments historiques sans trahir leur héritage patrimonial. Défi complexe, mais je suis convaincu que, au-delà de la préservation muséale, la meilleure façon d’assurer l’avenir d’un bâtiment historique, c’est de réussir à en faire le lieu d’une activité du temps présent.

La direction de l’immobilier de l’État, en quelques chiffres
Créée en 2016 au sein de la direction générale des finances publiques, en lieu et place du service France Domaines, la DIE a pour objectifs de mieux connaître et valoriser le patrimoine de l’État, de rationaliser et optimiser la gestion immobilière de l’État, au service des administrations et des usagers, ainsi que d’améliorer la performance énergétique du parc et de professionnaliser la fonction immobilière au sein des ministères et chez les opérateurs de l’État. 
Le parc immobilier de l’État représente 190 000 bâtiments pour 94 millions de m² occupés. Et, ce sont 11 000 personnes qui travaillent sur les sujets immobiliers au sein de l’État. L’équipe centrale de la Direction de l’immobilier de l’État rassemble 130 collaborateurs.

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