Passé par Renault et SNCF Immobilier, Frédéric Goupil de Bouillé a présidé entre 2022 et 2025 l’Association des directeurs immobiliers.
NDLR : Cette interview a été réalisé avant le départ de monsieur Goupil de Bouillé pour Colliers en septembre dernier. Depuis, l’ADI a adopté une présidence collégiale en attendant l’élection d’un nouveau président tandis que monsieur Goupil de Bouillé reste administrateur.
DÉCIDEURS. Combien l’ADI représente-t-elle d’adhérents aujourd’hui ?
Frédéric Goupil de Bouillé. Nous avons dépassé la barre des 400 adhérents cette année, dont plus des deux tiers sont directeurs immobiliers ou responsables de patrimoine, en entreprise (à 80 %) ou dans le service public, qui est un axe de progression pour nous. L’ensemble de nos adhérents représente près du tiers du parc immobilier professionnel en France, soit un peu plus de 322 millions de mètres carrés. En plus d’organiser des événements, nous alimentons la réflexion sur notre domaine à travers rapports et études – comme le baromètre tertiaire des implantations –, qui nous renseignent sur les critères de choix des directeurs immobiliers, le premier d’entre eux étant de loin la localisation.
Au cours des 20 dernières années, comment a évolué l’environnement des directeurs immobiliers ?
L’immobilier est devenu un actif reconnu sur lequel l’entreprise sait qu’elle dispose de marges de manœuvre. Il y a plus de 30 ans, la plupart des sociétés n’avaient pas de directeur immobilier, et beaucoup considéraient plutôt l’immobilier comme un poids dans leurs comptes. Dans les années 1980, cela a entraîné une vague, si ce n’est de désengagement, mais d’entreprises qui ont considéré qu’elles n’avaient pas à immobiliser de l’argent sur des actifs n’étant pas au cœur de leur métier. Dans certaines entreprises, le coût de l’immobilier est même le deuxième poste de dépenses, après les salaires. D’où la nécessité absolue d’avoir une stratégie immobilière pour mobiliser ce qui est juste et nécessaire. D’autant que l’immobilier est désormais considéré comme un poids sociétal, compte tenu de son bilan carbone, sur fond de réduction de l’empreinte immobilière.
« Nous devons construire des immeubles dans l’esprit Haussmann » Frédéric Goupil de Bouillé